Chers amis, chers frères et sœurs dans le Christ,
Nous venons de vivre la solennité de l’Ascension du Seigneur au ciel. Cette fête, très importante pour les catholiques, célèbre le mémorial de la montée au ciel du Christ quarante jours après sa résurrection. Ce retour de Jésus vers son Père n’a pas été un départ définitif, mais une présence différente :
« je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20) dira le Seigneur à ses disciples.
Lorsque les apôtres reviennent du mont des oliviers, lieu de l’Ascension selon la tradition lucanienne, ils sont comblés de joie. (Lc 24,52) Pourquoi ? C’est exactement parce qu’ils ont le témoignage de leur maître inscrit non pas seulement dans leurs esprits, mais au fond de leur chair et de tout leur être.
J’aimerais bien reprendre quelques lignes de la deuxième lecture de ce dimanche qui peut nous aider à comprendre et à faire nôtre l’expérience de l’apôtre Pierre :
« Bien-aimés, dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, … Si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. » (1P 4,13-14)
Que veut nous dire le vicaire de Jésus par ces mots ? Prône-t-il une sorte de pélagianisme, dans lequel il faut mériter par ses efforts son propre paradis ? Pas du tout ! Lorsque le premier des apôtres écrit cette lettre de « Babylone », c’est-à-dire de Rome, très probablement vers les années 64 – 65, la terrible persécution de Néron est déjà commencée. Ses paroles résonnent comme un encouragement aux communautés qui se trouvent dans l’effroi et le désarroi. Ce sont ces mêmes mots que j’emprunte à Pierre pour vous dire : courage ! Vous me l’entendez dire souvent. Le Christ est ressuscité, il est monté aux cieux et il intercède pour nous auprès du Père. Il est avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Même quand le chagrin, la déception ou le découragement semblent prendre le dessus.
C’est dans cet esprit que je voudrais vous annoncer, près de trois ans après mon arrivée dans notre paroisse – trois années dans lesquelles j’ai eu l’occasion de vous connaître et d’apprécier votre patience ainsi que votre bienveillance à mon égard – qu’arrive maintenant pour moi le moment de recevoir une autre mission, une charge différente au sein de notre Église.
Je viens d’être nommé recteur du séminaire diocésain missionnaire Redemptoris Mater pour la formation des candidats au sacerdoce. Cette tâche, que j’exerçais déjà depuis quelque temps, vient d’être confirmée et institutionnalisée. Une maison nous est confiée qui sera le siège du nouveau séminaire. Cela implique mon remplacement comme curé et mon départ du territoire de la paroisse. Le père Yves m’accompagnera dans cette nouvelle mission : je sais que vous êtes nombreux à l’aimer et à l’apprécier, mais il sera pour moi et particulièrement pour les séminaristes une aide précieuse. Il est donc nommé père spirituel du nouveau séminaire.
Le prêtre qui me remplacera dans la fonction de curé, le père Humberto Pabon – actuellement en fonction comme vicaire de la paroisse « Notre Dame du val d’Hérault et Saint Roch en Piscénois » – que je connais et apprécie, saura être, j’en suis sûr, un homme de foi, de prière et d’action qui conduira la paroisse et entretiendra avec vous d’excellents rapports. Je souhaite que vous puissiez connaître au plus vite sa jovialité, sa bonne humeur et son amour pour le Seigneur
J’aimerais aussi qu’avant mon départ et celui du père Yves, une messe d’au revoir soit organisée.
Je pense qu’une date raisonnable pourrait être envisagée le dimanche 30 août. Nous en parlerons très probablement dans la semaine qui vient avec l’équipe d’animation pastorale. Dès qu’une décision sera prise, nous vous la ferons parvenir.
Je conclus ces quelques lignes de ma missive par un encouragement qui nous vient de l’homélie de saint Jean Paul II, le 22 octobre 1978, lors de la messe à l’occasion de son intronisation :
« N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! … N’ayez pas peur ! Le Christ sait « ce qu’il y a dans l’homme » ! Et lui seul le sait ! Aujourd’hui, si souvent l’homme ignore ce qu’il porte au-dedans de lui, dans les profondeurs de son esprit et de son cœur. Si souvent il est incertain du sens de sa vie sur cette terre. Il est envahi par le doute qui se transforme en désespoir. Permettez donc – je vous prie, je vous implore avec humilité et confiance, – permettez au Christ de parler à l’homme. Lui seul a les paroles de vie, oui, de vie éternelle ! »
Que la Paix, la consolation et la joie du Christ ressuscité soit avec vous tous.