La délivrance et la joie de célébrer les messes en étant  réunis et libres passe par ce fabuleux week-end de la Pentecôte, faisant suite à l’annonce de Mgr Carré. Ainsi, comme à son habitude, le Père GIOVANNI vous propose dans sa Lettre aux Paroissiens     sa vision et sa parole sur cette période importante pour tous.

Chers amis, chers frères et sœurs dans le Christ,Dessin du St Esprit sur les apôtres

Voilà cinquante jours, déjà, depuis Pâques. La Pentecôte (du grec πεντηκοστὴ ἡμέρα – cinquantième jour) est à nos portes. La grande solennité qui achève et accomplit l’évènement de la mort et de la résurrection du Seigneur est là. Elle scelle, en quelque mesure, le mystère de l’Incarnation en le manifestant dans sa plénitude.

Pour le peuple d’Israël, la fête de Pentecôte commémore le don de la Loi, de la Torah, le don des dix paroles de vie de la part de Dieu sur le mont Sinaï, après avoir libéré puissamment son peuple de l’esclavage d’Égypte.

C’est en ce jour, selon l’évangéliste Luc (Ac 2,1), que les apôtres reçoivent cette même Loi à l’intérieur de leurs cœurs selon la prophétie de Jérémie :

« voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël après ces jours-là, oracle de Yahvé. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple (Jr 31,34 BJ) ».

Grâce à ce don, la vie des disciples est transformée. L’Esprit Saint fait irruption dans le cénacle et transforme la réalité. Il met en œuvre une nouvelle création. Le Pape émérite Benoît XVI dans son homélie pour la solennité de Pentecôte, le 12 juin 2011, affirme que :

« … l’Esprit créateur de toute chose, et l’Esprit Saint que le Christ a fait descendre du Père sur la communauté des disciples, sont un et identique : création et rédemption s’appartiennent réciproquement et constituent, en profondeur, un unique mystère d’amour et de salut. L’Esprit Saint est avant tout Esprit Créateur et donc la Pentecôte est aussi fête de la création. Pour nous chrétiens, le monde est le fruit d’un acte d’amour de Dieu, qui a fait toute chose et duquel Il se réjouit parce que « cela est bon », « cela est très bon »,comme le dit le récit de la création » (cf. Gn 1,1-31).

Le Dieu créateur « ex nihilo », le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de Moïse et de David, le Dieu des prophètes, est entré dans l’histoire. Il n’y a pas un Dieu de l’ancien testament et un Dieu du nouveau testament. C’est le même Seigneur qui est venu dans la chair, c’est Lui qui s’est fait connaître à ses disciples, qui est mort et ressuscité, qui est monté au ciel et qui est assis à la droite du Père d’où il a envoyé son Esprit pour nous donner accès à sa divinité, pour le connaître et recevoir de Lui son Esprit. C’est cet Esprit qui vient en nous et nous donne les dons dont nous avons besoin pour notre salut : charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi (Ga 5,22-23a), et ces dons produisent des fruits qui nous apportent le bonheur, la véritable réalisation de nos aspirations les plus profondes.

Jésus n’est pas venu dans le monde pour nous apprendre une voie de souffrance, mais pour donner un sens à la souffrance, à l’injustice. Lui est la voie, Lui est la vérité et ce n’est qu’en Lui que nous trouvons la vie ; dans l’amour. L’amour pour ton mari quand il s’énerve, l’amour pour tes enfants lorsqu’ils ne sont pas comme tu aurais désiré, pour la collègue de travail qui veut à tout prix ton poste et qui est disposée à l’avoir, coûte que coûte. Amour pour tes petits enfants qui viennent te voir seulement quand ils ont besoin de quelque chose, d’argent, peut-être… ou bien pour le voisin qui laisse ses ordures devant le portail de ta maison … Amour pour ton curé.

Chers frères, le péché fait tarir la source de l’Esprit Saint qui est en nous, il nous affaiblit, petit à petit, il nous rend stériles. L’Esprit Saint est un gentilhomme, il est puissant, mais si nous ne voulons pas de lui, il se retire et nous restons seuls. Alors la colère, la solitude, le sens de l’injustice nous enferment en nous-mêmes et prennent le dessus. Ils deviennent plus forts que nous et nous font souffrir. Alors la seule chose qui devient importante, c’est nous-mêmes, notre égo qui augmente, en même temps que les autres diminuent à nos yeux jusqu’à ne devenir que des outils, des instruments au service de nos nécessités. Si le Christ ne vit pas en nous, nous ne pouvons pas accepter d’être traités injustement, d’être mis de côté, humiliés. L’Esprit Saint nous donne l’amour des choses saintes, nous console, nous fait voir Jésus présent dans notre histoire, il nous défend des mauvaises pensées.

Ce que je me sens de vous dire chers frères et sœurs c’est : courage !

Préparons-nous pour recevoir cet Esprit doux, patient, aimable. Le seul qui sache nous faire accéder à notre véritable patrie, à l’héritage éternel qui nous attend, car le Seigneur nous l’a préparé.

 

P. Giovanni

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