Photo de champs de blé avec la prière des Moisson

En cette fin de confinement qui ne nous garantit malheureusement pas d’être libre et enjoué, et de pouvoir se retrouver comme nous le souhaiterions, le Père Giovanni souhaite à travers cette nouvelle Lettre aux Paroissiens revenir sur la valeur de  notre « VOCATION », essentielle à l’identité de chacun.

Chers amis, chers frères et sœurs,

Avec une semaine de décalage par rapport au calendrier, je voudrais vous parler cette semaine, de ce dont j’aurais dû vous parler la semaine dernière !

photo du Pape Paul VI
Le Pape Paul VI.

Comme chaque année depuis plus de cinquante ans, plus précisément depuis le 23 janvier 1964, le 4ème dimanche de Pâques, à l’initiative du Pape Paul VI est dédié à la prière pour les vocations.

Quand on parle de vocation, on parle de ce qui touche l’être humain au plus intime et au plus profond de sa liberté et de son rapport à Dieu. Le terme latin « vocare », signifie appeler, par conséquent la vocation est un appel. Mais un appel de la part de qui ? Adressé à qui ? Comment reconnaître cet appel ? Le mandat de Jésus :

« priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. » (Mt 9,38 ; Lc 10,2) »

est à l’origine de l’initiative d’instituer un temps de sensibilisation à la prière pour les vocations. C’est le Seigneur lui-même qui nous invite à demander à Dieu, le « Maître de la moisson », d’embaucher des ouvriers pour recueillir ce que lui-même a cultivé.

Jésus voyant les foules en a pitié parce qu’elles ressemblent à des « brebis sans berger ». Ce que le Christ éprouve à l’égard des hommes est bien plus qu’une simple pitié condescendante. Littéralement, il est ému jusqu’aux entrailles, expression qui dans l’Ancien Testament n’est appliquée qu’à Dieu lui-même. En Jésus, c’est donc le cœur même de Dieu qui se penche sur la misère de chacun de ses enfants. Jésus est le « bon pasteur », l’unique pasteur de son peuple qu’il vient chercher dans ses égarements au milieu des ronces du péché pour le conduire vers les verts pâturages de la vie éternelle. Mais Il a besoin, pour faire cela, d’ouvriers, de personnes qui entendent son appel, qui le reconnaissent et y répondent.

Comme je le fais souvent, je vous confie des paroles qui ne m’appartiennent pas mais que je fais miennes. Ce sont des mots du pape François à la prière du « Regina Cæli », dimanche dernier :

« Comment reconnaître la voix du Bon Pasteur de celle du voleur… ? On peut apprendre à discerner ces deux voix : elles parlent en effet deux langues différentes, … La voix de Dieu n’oblige jamais : Dieu se propose, il ne s’impose pas. En revanche, la mauvaise voix séduit, assaillit, contraint… Au début elle flatte, elle nous fait croire que nous sommes tout-puissants, mais ensuite elle nous laisse avec un vide intérieur et elle nous accuse : « Tu ne vaux rien ». La voix de Dieu, en revanche, nous corrige, avec beaucoup de patience, mais elle nous encourage toujours, nous console : elle alimente toujours l’espérance. La voix de Dieu est une voix qui a un horizon, en revanche la voix du mauvais te conduit à un mur, elle te conduit dans un coin. »

Photo de pain posé sur une bible

Fondamentalement la vocation

consiste en cela : apprendre à reconnaître la voix de Dieu, à en comprendre la langue.

Ce n’est pas seulement l’accueil d’un appel à une vie « consacrée », mais c’est apprendre à discerner, c’est-à-dire à séparer, à discriminer quelle est la voix qui nous parle.

Dans l’Évangile de ce dimanche, nous entendons Jésus qui dit à ses disciples : « Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »  Et à Thomas de répliquer : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie … ». C’est Jésus lui-même qui nous montre le chemin pour répondre à son appel, pour répondre à la vocation par laquelle il veut nous donner une vie épanouie, paisible et ouverte aux frères. Cette pierre que les bâtisseurs n’ont pas reconnue, qu’ils ont écartée et dont parle la deuxième lecture de ce dimanche, c’est le Christ ; le découvrir c’est découvrir notre vocation profonde. Si nous percevons cela, notre milieu, notre famille, notre paroisse et toutes les réalités qui nous entourent en seront transformés.

Je vous laisse avec les paroles conclusives du Pape de dimanche dernier à la prière du Regina Cæli :

« Demandons la grâce de reconnaître et de suivre la voix du Bon Pasteur, qui nous fait sortir de l’enclos de l’égoïsme et qui nous conduit aux pâturages de la vraie liberté. Que la Vierge Marie, Mère du Bon conseil, oriente et accompagne notre discernement. »

Bon dimanche et bonne semaine ! Que le Seigneur vous donne des yeux et des oreilles qui vous permettent de saisir son appel à la sainteté.

Père Giovanni

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