Portrait de Jésus Christ

Chers frères et sœurs dans le Christ,Résurrection de Jésus

Christos Anesti ! Alethos Anesti ! C’est la salutation, que les chrétiens orthodoxes s’échangent pendant les quarante jours qui suivent la Résurrection de Jésus, c’est-à-dire de Pâques à l’Ascension. Elle signifie : « Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

Pendant ce temps, ces quelques mots remplacent le « bonjour » habituel et c’est par ces mots empruntés à nos frères orientaux que je vous salue. Je ne sais pas comment vous avez vécu Pâques, pour moi elle a été sans doute parmi les plus belles. Et non seulement pour moi, plusieurs personnes m’ont exprimé le même sentiment. Pourquoi ? Je n’ai pas une réponse universelle, valable pour tout un chacun, mais je crois que ce temps de confinement nous oblige à rentrer, de quelque manière que ce soit, en nous-mêmes, à remettre au centre ce qui ne l’était plus. Jamais comme en ces jours de confinement, je n’ai reçu autant de demandes de bibles de la part de personnes que je ne connais pas. Dans les médias aussi, il y a une augmentation des programmes religieux. D’un coup, nos sociétés post-modernes croyant avoir la réponse à tous les problèmes de l’existence, pensant pouvoir tout programmer et contrôler, s’aperçoivent qu’un tout petit virus met en
crise beaucoup de certitudes bien établies. Moi aussi, comme un grand nombre d’entre vous, j’en ai été convaincu, j’ai été déstabilisé et effrayé. J’ai eu peur de mourir, peur d’attraper un virus qui arrive en silence contre lequel il n’y a pas de vaccin, d’ »antivirus ! » En cette situation unique, à la fin du cheminement de carême, la Pâque est arrivée comme une lumière puissante, merveilleuse ! La veillée, la bénédiction du feu, le lucernaire, l’exultet, les lectures, le chant de l’alléluia… ont été pour moi un passage merveilleux du Christ ressuscité. L’après-midi de dimanche, le Saint Sacrement sur la voiture, qu’avec le père Yves et quelques séminaristes, nous avons promené dans les rues de la paroisse, a été un autre moment très fort, pour nous et pour beaucoup de paroissiens qui n’arrêtent pas de nous remercier.
Et maintenant, une semaine s’est déjà écoulée. Un autre dimanche, celui de la divine miséricorde vient à notre rencontre. L’évangile que la liturgie nous présente met en relief la figure emblématique et en même temps familière de l’apôtre Thomas, qui n’était pas présent lors de la première apparition de Jésus aux disciples. Lorsqu’on lui annonce que leur Maître est vivant, il ne peut pas le croire. Ce sera le même Jésus qui devra lui faire toucher, de ses doigts, les blessures des clous et de la lance pour le ramener à la Foi. Ce qui me frappe dans ce passage de l’Évangile, c’est l’amour et la délicatesse de Jésus envers son apôtre. Il connaît le cœur de Thomas, il lui reproche son incrédulité et en même temps, il se fait toucher par lui.
Je crois qu’en ce disciple, chacun d’entre nous peut se reconnaître. En chacun d’entre nous, il y a un fond d’incrédulité, un besoin d’expérimenter, de « toucher du doigt ». Je ne crois pas que les autres apôtres, s’ils avaient été à la place de Thomas, se seraient comportés de façon différente. Mais l’absent à ce moment précis, c’était lui.
Jésus ne s’étonne pas de l’incrédulité de son disciple, de la même façon qu’Il ne s’étonne pas de notre incrédulité. Il connaît notre cœur. Son désir n’est pas celui de nous pousser à avoir une foi
inébranlable, de faire de nous des super-héros du christianisme. Son désir est de se faire connaître à nous parce qu’Il est : Amour ! Celui qui nous présente nos faiblesses pour nous accuser, a un autre nom : c’est le Satan, l’adversaire, l’accusateur, celui qui, après nous avoir fait tomber, nous accuse.
Dieu a sur nous un projet merveilleux, un projet d’amour gratuit et inconditionnel. Il veut que nous le connaissions. Nos limites, nos difficultés, nos incapacités, n’empêchent pas son œuvre, si notre cœur est droit. N’ayons pas peur que le Seigneur fasse la vérité en nous, qu’il éclaire jusqu’aux recoins les plus cachés, les penchants que nous ne voudrions pas connaître de nous-mêmes. Ce qui vient à la lumière, est lumière ! Je voudrais conclure ces quelques réflexions avec les mots de Saint Paul qui me semblent très beaux et éclairants : « Jadis vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; conduisez-vous en enfants de lumière ; car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité. Discernez ce qui plaît au Seigneur, et ne prenez aucune part aux œuvres stériles des ténèbres, dénoncez-les plutôt. » (BJ – Ep 5,8-11)

P. Giovanni

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